« 108 Rois-Démons », film d’animation de Pascal Morelli d’après « Au Bord de l’eau »

Ce 21 janvier sort au cinéma une coproduction franco-chinoise : « 108 Rois-Démons » ! Ce film d’animation de Pascal Morelli s’inspire librement du roman fleuve chinois « Au Bord de l’Eau » (1700 pages !), datant du 14e siècle.

108

crédits photos : (c) Gebeka films

Le synopsis est le suivant : « Les Rois-Démons terrorisent tout le pays.Pour vaincre ces monstres, il faudrait avoir le courage de cent tigres, la force de mille buffles, la ruse d’autant de serpents.
Le jeune prince Duan n’a que ses illusions romanesques et de l’embonpoint.
Zhang-le-Parfait n’a que son bâton de moine et tout un tas de proverbes incompréhensibles. La petite mendiante Pei Pei n’a que son bagout et son grand appétit.
Mais surtout, le prince Duan, le vieux moine et la petite mendiante ne savaient pas qu’il était impossible de vaincre les Rois-Démons.

Alors ils l’ont fait ! »

(in DP)

Mon avis complet et positif se trouve ici.

Cela donne envie de s’intéresser de plus près au roman initial, « Au bord de l’eau » ou de lire le livre tiré du film…

Pour en savoir plus sur Au bord de l’eau (chinois simplifié : 水浒传 ; chinois traditionnel : 水滸傳 ; pinyin : Shuǐhǔ Zhuàn ; Wade : Shui³hu³ Zhuan⁴),, c’est ici

[Lecture] Tête-bêche de LIU Yichang

J’ai lu ce roman dans le cadre du Club des Lectrices. Nous avions choisi le thème de l’Asie et il se trouve que c’est « Tête Bêche » (對倒) qui a recueilli le plus de voix – dont la mienne, car j’avais très envie de découvrir cet auteur chinois et de comprendre en quoi il avait inspiré le cinéaste Wong Kar Wai. Voici donc mon avis ( sans filet car je ne retrouve plus mes notes prises il y a quelques semaines !)tetebeche
L’œuvre de Liu Yichang (劉以鬯) aurait en effet influencé Wong Kar-wai pour son film « In the mood for love »…  Peut -être mais personnellement, je n’ai pas trouvé de points communs entre les deux oeuvres – à part la ville de Hong Kong.

Il n’y a pas d’intrigue dans « Tête Bêche ». D’ailleurs le pitch nous avait prévenus : « Un homme, une femme. Il est vieux, elle est jeune. Ils parcourent les mêmes lieux, croisent les mêmes personnes, sans jamais se rencontrer. Lui est habité par le passé, ses souvenirs heureux à Shanghai. Elle est une jeune écervelée qui s’éveille à la sensualité, aspire à être regardée, adulée. Hong-Kong est leur miroir. Ce Hong-Kong des années soixante, en pleine mutation, jungle de gratte-ciel où règne l’insécurité.
Ce roman novateur, à l’écriture musicale, met l’accent sur l’explosion sensorielle des différents langages : celui des corps, de la ville, de la lumière, du temps, des désirs et du rêve. »

L’auteur nous emmène en promenade dans le port des parfums, mais aussi en voyage dans la tête de deux individus que tout sépare sur le papier, mais que les sensations, ressentis et les « aventures » qu’ils vivent les rapprochent… Correspondances, affinités électives, hasard, autant de thèmes abordés par Liu Yichang.

L’écrivain de 95 ans (né à Shanghai en 1918) arrive aussi bien à nous intéresser à son héros fatigué, solitaire et âgé qu’à sa jeune héroïne rêveuse, paresseuse et tourmentée par ses désirs naissants.

Il ne faudrait pas oublier le dernier « personnage » de ce roman : la  ville de Hong Kong. On a l’impression d’y être… je me souviens que j’avais noté les noms de quartiers et des stars chinoises présents dans le roman.  (Fait amusant : Alain Delon y est cité plusieurs fois comme parangon de beauté masculine.)

« Tête Bêche » est une lecture singulière, empreinte d’un style assez unique (alternant descriptions précises, pensées et sensations des personnages, mais aussi dialogues du quotidien.)

Je vous recommande ce roman : c’est une lecture dépaysante, facile et assez apaisante, même si on y trouve de la mélancolie et de la nostalgie.

En savoir plus sur l’auteurAVT_Yichang-Liu_8835

Liu Yichang (lien vers Babelio.com)

Résumé de l’éditeur

«Tête-bêche est un terme français utilisé en philatélie pour désigner deux timbres reliés entre eux et imprimés en sens inverse l’un de l’autre. Pour moi, tête-bêche, c’est aussi l’intersection des temps.» Un homme, une femme. Il est vieux, elle est jeune. Ils parcourent les mêmes lieux, croisent les mêmes personnes, sans jamais se rencontrer. Lui est habité par le passé, ses souvenirs heureux à Shanghai. Elle est une jeune écervelée qui s’éveille à la sensualité, aspire à être regardée, adulée. Hong-Kong est leur miroir. Ce Hong-Kong des années soixante, en pleine mutation, jungle de gratte-ciel où règne l’insécurité. (Philippe Picquier)

Quelques suggestions de littérature chinoise contemporaine

Pour Le club des lectrices, nous avons dressé une liste de livres en provenance de Chine.

– Quatre livres de Yan Lianke
– Beijing coma de Ma Jian
– Trois soeurs de Bi Feiyu
– Love in a fallen city de Eileen Chang

tetebeche

Je suis en train de terminer la lecture de « Tête-bêche » de Liu Yichang (1972), le roman que nous avons choisi. Ce livre qui a inspiré ( mais de loin) « In the Mood For Love » de Wong Kar-wai . Un roman atypique, sans réelle intrigue…Un peu de patience, je vous en ferai le compte-rendu plus tard sur ce blog !

J’enchaînerai certainement avec « Les Aveugles » de Bi Feiyu – en attendant son hypothétique sortie au cinéma !

blindmassage1

 

Voici l’affiche des « Aveugles » (Blind Massage in English), le nouveau film signé Lou Ye  en attendant… On en reparle bientôt, enfin j’espère ! Cela devrait nous changer de films noir et polar comme « Black coal ».

Avis de lecture : « Voguant vers l’avenir lumineux » de Fan Tong

J’ai reçu, dans le cadre de Masse critique de Babelio , »Voguant vers l’avenir lumineux ».
Le titre m’intriguait, le lieu de l’histoire, Hong Kong, m’attirait. D’autant plus qu’il me semblait que l’auteur évoquerait l’année 1967 et la tentative de révolution communiste.
Drôle d’écho à la révolution des parapluies qui se déroule actuellement dans l’ancienne concession britannique, « le port des parfums ».

 

J’ai appris en lisant une autre critique que Fan Tong était le pseudonyme de François Boucher, ancien assistant parlementaire, journaliste et auteur de polars dont le héros s’appelle le commissaire Wang.

(Je note la référence pour  plus tard, peut-être serai- je plus convaincue que par ce court roman.D’ailleurs on doit suggérer un polar comme prochain electure commune dans mon club de lecture…)

On sent que l’auteur a vécu en Chine (en fait il y réside depuis  20 ans), il décrit bien le quartier de Wan Chai – un plan du district est d’ailleurs présenté en introduction.

Mais tout m’a semblé superficiel. Je n’ai pas vraiment réussi à rentrer dans cette lecture, ni à éprouver de la sympathie pour les personnages… Cependant j’ai bien aimé le personnage de Roger, marchand d’armes en quête de rédemption, et  j’ai bien compris la détresse de  la jeune terroriste Siu Fung /Hung Kei.

Le personnage du flic frustré est juste détestable. Peut-être que je ne suis pas rentrée en empathie avec les personnages parce que  l’ouvrage est court ? (130 pages,  30 chapitres ). Je n’ai pas trop aimé la résolution de l’intrigue.

Le style est assez atypique, souvent trivial, parfois plus soutenu…

Pour information, le titre plutôt poétique vient d’un discours de Mao promettant un avenir lumineux, texte que vous trouverez en version bilingue en guise de préface.

Au final, comme vous l’aurez compris, mon avis est plutôt mitigé sur ce roman qui n’est sans intérêt mais qui n’est pas parvenu à me convaincre totalement. J’essaierai peut-être les enquêtes du commissaire Wang.

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Non-agir , sans qui je n’aurai probalement jamais découvert ce livre.

Les liens de la semaine_ du 18 au 24/04

An SVG map of China with Inner Mongolia highli...

Ordos (rouge) en Mongolie intérieure (orange) - Image via Wikipedia

Shanghai at night

Shanghai - Image via Wikipedia

 LITTERATURE

Quand Shanghai inspire les écrivains – L’EXPRESS.

Retour sur les auteurs inspirés par Shanghai.

FAIT DIVERS

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/04/25/surveillance-quand-la-chine-prend-un-artiste-francais-pour-un-espion/

Le Monde revient sur la mésaventure d’un sculpteur francais pris pour un espion alors qu’il faisait des photographies à Ordos en  Mongolie intérieure  …

Cette histoire a été relatée tout d’abord sur les Inrocks ici .

POLITIQUE

Pour  finir un peu de politique avec les néo maoistes  :

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/04/23/plongee-dans-l-univers-virtuel-des-neo-maoistes-chinois_1511762_3216.html

Copyright

Claire Fayau, 2011